Culture

BRF au pied d'un zanthoxylum

Sur Courchevel le hameau La Nouvaz était connu pour ses prunes, groseilles et cassis.

A notre altitude les récoltes sont plus tardives avec des fruits de grande qualité.

Si on regarde des photos prises entre 1900 et 1940 on remarque que nos pentes étaient faiblement boisées avec de riches vergers ou cultivées en terrasse (légumes, seigle, sarrasin), ou parfois laissées en pâturage. Après 1942 avec le manque de bras et l’abandon des hameaux, la broussaille, la friche, la forêt a envahi les pentes.

Aujourd’hui autour des hameaux débroussaillage, bucheronnage raisonné et pâture sont indispensables.

Nous sommes à la limite entre les résineux et les feuillus. Spontanément poussent des églantiers, robiniers, frênes à profusion (le hameau d’à côté s’appelle le Freney), pruneliers, noisetiers, houx, sureaux, érables, merisiers et quelques hêtres.

Nous avons choisi une zone de culture attenante au chalet, le reste est laissé en forêt, en haies, en prairie sauvage.

Cette parcelle est très en pente avec une exposition Nord-Est.

Les poivriers sont cultivés en rangs. Les poivriers étant très épineux, une telle disposition facilite le fauchage parcimonieux, la taille et la récolte. L’orientation Nord-Sud des rangs permet un meilleur ensoleillement des arbustes même si, comme les groseilliers, les poivriers supportent la mi ombre. Dans tous les cas le soleil est bien présent les mois utiles à cette culture, d’avril à octobre.

Ce poivrier adore avoir les pieds au frais et la tête au soleil.

Pour ces plantations en altitude, le réchauffement climatique leur est favorable. Elles sont résistantes à la sécheresse.

 

 

Ce poivrier a des racines superficielles.

Autour des pieds des poivriers le sol est recouvert de matière naturellement riche en carbone et en azote (paillage de matières très diversifiées disponibles sur place, le compostage se fait au pied des arbustes, ici du BRF au pied d’un zanthoxylum). 

L’ajout raisonnable de nos résidus de cheminée à bois (cendre, biochar) est de mise. Un fauchage raisonné pour favoriser la flore et la faune locale d’auxiliaires de nos prairies permanentes à la débrousailleuse électrique (fil rotatif) ou au coupe haie est réalisé de mensuellement à tous les deux ans.

Pour l’arrosage du premier mois nous avons, si besoin, une citerne d’eau de pluie. Ensuite le zanthoxylum résiste à la sécheresse.

La neige protège le sol des fortes gelées. Sous le poids de la neige les branches peuvent plier et la casse est un vrai risque comme pour certains poivriers. Il convient de secouer les branches à chaque chute de neige importante. Sur la commune la grêle est rare, elle est peu dommageable pour les feuilles de ces frênes épineux. La casse de certaines branches et/ou un endommagement de l’écorce horizontale est possible.

Le zanthoxylum est résistant, on ne lui connait pas de maladie particulière en France. En Asie pucerons, coléoptères, scarabées et rouille attaque régulièrement le frêne épineux. Jusqu’à présent nous n’avons pas eu besoin de traiter nos poivriers contre des ravageurs ou des maladies. En été 2022 quelques pucerons ont été observés, sans gravité.

A la fin de l’hiver quelques cervidés mangent parfois l’écorce des frênes épineux, heureusement les arbustes cicatrisent le plus souvent.

Le plus grand ennemi pour les jeunes plans est incontestablement la rigueur de l’hiver et pour les jeunes pousses le gel tardif du mois de mai.

 

Le saviez-vous ?

Pendant longtemps on a supposé que l’azote inorganique était la seule source d’azote pour les plantes.

Aujourd’hui on a montré que les racines des plantes étaient capables d’assimiler des acides aminées, des peptides et même des oligopeptides du sol. Sur un sol vivant ces peptides peuvent être d’origine animale. Cet azote organique, ces peptides permettent aux plantes de faire des économies de synthèse pour élaborer leurs propres protéines. Des enzymes, des protéases exsudées par les racines des plantes permettent de couper en peptides les longues chaines de protéines, y compris des protéines animales.